Rénover un mur de briques anciennes ou finaliser la pose d’un parement nécessite une étape déterminante : les joints. Savoir comment faire des joints de brique transforme un ouvrage brut en une réalisation soignée et durable. Cette opération, accessible aux bricoleurs motivés, demande technique et patience pour obtenir un rendu esthétique et étanche.
Pourquoi refaire les joints de brique
Les joints assurent trois fonctions essentielles. Ils protègent la maçonnerie en empêchant l’eau de s’infiltrer entre les briques. Cette étanchéité préserve la structure des cycles gel-dégel qui dégradent les matériaux.
Les joints solidarisent les briques entre elles. Sans mortier de liaison, le mur perd sa résistance mécanique et risque l’effondrement. Un jointoiement correct garantit la pérennité de l’ouvrage.
Enfin, l’aspect esthétique compte énormément. Des joints réguliers et nets subliment le parement. À l’inverse, des joints dégradés ou mal finis gâchent l’ensemble, même avec de belles briques. Cette attention au détail s’inscrit dans une démarche globale de rénovation de votre propriété.
Quel mortier pour brique rouge : les différentes options
Le mortier traditionnel à la chaux
La chaux aérienne reste le choix traditionnel pour les murs anciens. Ce liant naturel présente une souplesse qui absorbe les mouvements du bâti sans fissurer. La chaux laisse également respirer la maçonnerie, évitant les problèmes d’humidité.
Pour un mortier de jointoiement, mélangez 1 volume de chaux hydraulique (NHL 3.5) avec 3 volumes de sable fin. Ajoutez progressivement l’eau jusqu’à obtenir une consistance de pâte dentifrice épaisse.
La teinte naturelle de la chaux varie du blanc cassé au gris. Pour les briques rouges, l’ajout de pigments naturels permet d’harmoniser les joints avec la couleur des briques.
Le mortier bâtard
Ce mélange associe chaux et ciment en proportions égales. Il combine la souplesse de la chaux et la résistance du ciment. Cette solution polyvalente convient à la plupart des situations.
Dosage : 50 kg de ciment + 50 kg de chaux hydraulique + 400 kg de sable + environ 40 litres d’eau. Adaptez la quantité d’eau pour obtenir la bonne texture.
Le mortier prêt à l’emploi
Les fabricants proposent des mortiers de jointoiement spécifiques en sac. Ces produits garantissent un dosage optimal et une teinte homogène. Ils simplifient considérablement la préparation, particulièrement pour les petites surfaces.
Choisissez un mortier adapté à votre support (brique pleine, brique de parement) et à l’exposition (intérieur, extérieur). Les indications figurent sur l’emballage.
Comment faire des joints de brique blanc
Les joints blancs créent un contraste élégant avec les briques rouges ou apportent de la luminosité aux briques claires. Deux méthodes permettent d’obtenir cette teinte :
Le mortier de chaux naturel : la chaux blanche donne naturellement des joints très clairs. Utilisez de la chaux aérienne pure avec un sable très fin et blanc (sable de Loire ou sable siliceux lavé).
Le mortier avec pigments blancs : ajoutez du pigment blanc (dioxyde de titane) à votre mortier. Respectez un dosage d’environ 5% du poids du ciment pour obtenir un blanc éclatant. Pour des idées de mise en valeur de votre maçonnerie, découvrez nos conseils d’aménagement extérieur.
Attention : les joints blancs se salissent plus facilement. Privilégiez cette option pour l’intérieur ou les façades protégées.
Comment faire des joints de brique de parement
La brique de parement, plus fine que la brique traditionnelle, demande une approche adaptée.
Préparer le support
Nettoyez les joints existants sur 1 à 2 cm de profondeur avec une brosse métallique ou une meuleuse équipée d’un disque à joint. Retirez tous les résidus friables et dépoussiérez soigneusement au pinceau puis à l’aspirateur.
Humidifiez les briques sans les détremper. Cette étape évite que les briques n’absorbent trop rapidement l’eau du mortier, ce qui fragiliserait les joints.
La technique de garnissage
Préparez votre mortier selon les proportions choisies. La consistance doit être ferme : le mortier tient sur la truelle sans couler mais reste malléable.
Chargez un fer à joint (petite truelle triangulaire) ou une poche à joint d’une poignée de mortier. Pressez fermement le mortier dans l’interstice entre les briques. Travaillez de bas en haut pour éviter les coulures.
Remplissez généreusement : le joint doit dépasser légèrement de la surface de la brique. Cet excédent sera retiré lors de la finition.
Procédez par petites sections (1 à 2 m²) pour pouvoir finir les joints avant que le mortier ne durcisse trop.
Comment faire des joints de brique rouge : les finitions
Les différents types de finition
Le joint affleurant : une fois le mortier durci en surface (environ 30 minutes), passez un fer à joint pour égaliser au ras des briques. Cette finition sobre convient aux murs extérieurs.
Le joint en creux : creusez légèrement le joint avec un fer à joint rond. Cette technique favorise l’écoulement de l’eau et protège mieux la façade. Profondeur recommandée : 3 à 5 mm.
Le joint saillant : le mortier dépasse légèrement des briques. Cette finition traditionnelle souligne le caractère rustique du mur. Lissez avec le fer à joint en légère saillie.
Le joint brossé : une brosse métallique douce passée sur le joint encore frais crée une texture rugueuse. Cette finition s’harmonise avec des briques anciennes irrégulières.
Le timing parfait
Le moment de la finition conditionne la réussite. Trop tôt, le mortier coule et se déforme. Trop tard, il durcit et refuse de se travailler.
Testez la consistance : appuyez légèrement avec le doigt. Le mortier doit marquer sans coller. Cette texture, obtenue 20 à 40 minutes après la pose selon la température, permet les finitions.
Par temps chaud, les joints sèchent rapidement. Travaillez en fin de journée ou par temps couvert. Par temps froid (moins de 5°C), les joints ne prennent pas correctement. Reportez les travaux ou protégez le chantier.
Le matériel nécessaire
Pour réaliser vos joints dans les meilleures conditions, équipez-vous de :
- Auge de maçon ou bétonnière
- Truelle de maçon
- Fer à joint (plusieurs formes selon la finition souhaitée)
- Poche à joint (pour les grandes surfaces)
- Brosse métallique
- Éponge et seau d’eau
- Niveau à bulle
- Équipement de protection (gants, lunettes, genouillères)
Pour les travaux de préparation, ajoutez une meuleuse d’angle avec disque diamant, un burin et un marteau. Ces outils permettent de retirer proprement les anciens joints dégradés, comme expliqué dans notre guide sur les travaux de rénovation.
Les erreurs à éviter absolument
Négliger le nettoyage préalable : les poussières et résidus empêchent l’adhérence du mortier. Le joint se désolidarise après quelques mois. Prenez le temps de bien préparer le support.
Utiliser un mortier trop liquide : il coule dans les joints, laisse des traces sur les briques et manque de résistance. Respectez le dosage et ajoutez l’eau progressivement.
Travailler sous mauvais temps : la pluie dilue le mortier frais, le gel l’empêche de prendre, la forte chaleur le dessèche trop vite. Consultez la météo avant de commencer.
Oublier de protéger les briques : le mortier tache définitivement certaines briques poreuses. Appliquez un produit hydrofuge ou protégez avec du ruban de masquage les briques de valeur.
Bâcler la finition : des joints irréguliers gâchent l’aspect du mur. Prenez le temps de soigner chaque joint, quitte à travailler en plusieurs fois.
L’entretien des joints
Des joints bien réalisés demandent peu d’entretien. Une inspection annuelle détecte les éventuelles fissures ou décollements. Intervenez rapidement sur les zones abîmées pour éviter l’extension des dégâts.
Le nettoyage doux à la brosse et à l’eau suffit généralement. Les produits chimiques agressifs attaquent le mortier à base de chaux. Pour les taches tenaces, un nettoyeur haute pression à basse puissance (maximum 80 bars) fait l’affaire.
Les joints se dégradent naturellement avec le temps. La durée de vie varie selon le mortier utilisé et l’exposition : 15 à 30 ans pour un mortier à la chaux, 30 à 50 ans pour un mortier bâtard. Planifiez une rénovation complète lorsque plus de 20% de la surface présente des défauts.
Faire appel à un professionnel ou faire soi-même
Le projet DIY
Faire ses joints de brique soi-même représente une économie substantielle. Comptez 5 à 15 euros le m² en fournitures contre 30 à 60 euros le m² pour une pose professionnelle.
Cette tâche convient aux bricoleurs patients. Prévoyez du temps : un débutant réalise environ 2 à 4 m² par jour selon la complexité. Les murs de parement intérieurs offrent un terrain d’apprentissage idéal avant de s’attaquer aux façades. Pour d’autres projets accessibles, consultez nos idées de bricolage facile.
L’intervention d’un maçon
Les grandes surfaces extérieures, les murs structurels ou les bâtiments anciens méritent l’expertise d’un professionnel. Son expérience garantit un dosage adapté, une mise en œuvre correcte et une finition impeccable.
Le maçon identifie également les problèmes sous-jacents : humidité ascensionnelle, fissures structurelles, briques dégradées. Son diagnostic évite de simples réparations esthétiques sur des défauts profonds.
L’essentiel à retenir
Faire des joints de brique demande une préparation minutieuse, le bon mortier et une technique précise. Le mortier de chaux convient aux murs anciens, le mortier bâtard offre polyvalence et résistance. La réussite repose sur un support propre, une consistance adaptée et une finition soignée au bon moment. Les joints blancs ou colorés personnalisent l’aspect, tandis que différentes finitions (affleurant, creux, saillant) modifient le rendu final. Comptez 5 à 15 euros le m² en fournitures pour un projet DIY contre 30 à 60 euros le m² avec un professionnel.
